Résumé
Le contexte actuel, où la pandémie prend des proportions jamais vues et touche de plein fouet les populations les plus vulnérables, amène les acteurs intersectoriels à revoir leurs actions et à travailler autrement afin de répondre aux besoins de leurs usagers. Si d’une part, les personnes vivant de l’instabilité résidentielle ont de la difficulté à respecter l’ensemble des consignes de santé publique, les organismes se voient dans l’obligation de revoir leurs actions pour s’ajuster à cette réalité. À ce jour, on connaît bien peu de chose sur la capacité des personnes vivant de l’instabilité résidentielle à respecter les mesures sanitaires et on ne sait pas de quelle façon les organismes qui les desservent habituellement sont en mesure de le faire. Afin de prendre en considération cette réalité, il est fort pertinent de mieux la documenter.
Objectifs : L’objectif est de cerner comment les enjeux liés au COVID-19 chez les populations vivant de l’instabilité résidentielle sont problématisés et de quelle façon les ressources d’aide s’engagent dans la résolution du problème. Les questions de recherche sont les suivantes : 1) Comment les personnes vivant de l’instabilité résidentielle peuvent appliquer les recommandations, notamment la distanciation sociale et l’isolement? Quels sont leurs besoins à cet égard? 2) De quelle façon les intervenants du milieu prennent-ils actuellement leurs décisions? Quels en sont les effets sur les personnes concernées et l’offre de services? Ce projet utilisera la théorie de l’acteur réseau pour comprendre comment les enjeux sont problématisés et de quelle façon les partenaires s’engagent dans l’action et ce, dans les différentes régions du Québec.
Pour ce faire, ce projet propose une revue rapide de la littérature les éléments pris en considération lors d’interventions auprès de ces populations afin de déterminer les meilleures actions à réaliser en temps de crise et puis de dresser un portrait des mesures actuellement mises en place dans les principales ressources d’aide dans les villes suivantes : Montréal, Joliette et Trois-Rivières. De façon concomitante, des entretiens auprès des personnes vivant de l’instabilité résidentielle et d’intervenants sociaux permettront de dresser un portrait des besoins, de l’accès aux ressources et de la prise de décision. Un comité de suivi composé des chercheurs, d’utilisateurs de connaissances, d’usagers et de décideurs se rencontrera à trois reprises au cours de l’année : une première fois au début pour baliser la démarche, une deuxième fois à la fin de la collecte de données pour faire le point et finalement, une fois à la fin du projet pour discuter de l’utilisation des connaissances générées.
Chercheuse
André-Anne Parent, École de travail social, Université de Montréal
Financement
FRQS, 2020-2021